Prestation du Groupe Bergamasque et des élèves du primaire
Le rideau de la scène de la salle polyvalente s’ouvre sur un décor sombre et sobre où seule une multitude de valises constituent le décor. A gauche, sur une avant-scène, les enfants de l’école primaire de Soucht et à droite, quatre musiciens du Groupe Bergamasque.
C’est le nom du groupe qui est venu présenter au public son spectacle musical intitulé « Moselle Captive, annexée de 1940 à 1945 « .
Tour à tour, des dialogues, des témoignages, de la musique et des chants ont rythmé ce spectacle, tantôt dans la joie, tantôt et surtout dans la tristesse et la peine.
Des valises, des souffrances et enfin l’espoir ?
De ces vieilles valises aux souvenirs, déposées à même le sol de la scène, vont sortir des objets sacrés, emportés par la spirale de la fatalité historique qui pèse sur la Moselle, des Masques qui dansent la perversité de l’idéologie nazie, la fascination qu’elle a engendrée pour certains, la capture des populations et leur résistance.
Jean, qui a vécu cette période difficile, témoigne alors de l’histoire, lors de l’annexion de 1940-1945. Du récit de Jean fusent des images de Mosellans dépossédés, bannis, piègés, déplacés, brouillés, accusés, jusqu’à la Libération où, pour enrayer la spirale de la fatalité, ils ont enfermé leurs souffrances dans des valises, qu’ils ont laissées dans les greniers.
L’âme mosellane vit sous nos yeux dans sa réserve, sa prudence, ses souffrances cachées. Pour les nazis, c’est un chant qui suscite leur convoitise, pour Jean c’est un chant à la fois lyrique et populaire, dont ils éteignent la voix jusqu’aux silences évoqués par Jules, frère de Jean, prisonnier au Fort de Queuleu : celui imposé sous terre aux prisonniers ligotés, les yeux bandés, et l’autre silence, son silence intérieur.
A des moments bien précis du spectacle, les enfants de Soucht, accompagnés à la guitare par Katia Failly, enseignante, ont interpèté quatre chants dont, la chanson sur les Malgré Nous,
sur les Résistants, sur la Libération et enfin, sur l’Espoir, avec l’Hymne Européen.
Après avoir réalisé, en 2002 et 2003, un important travail de mémoire sur la Seconde Guerre Mondiale, ces enfants connaissaient bien leur sujet. Ils ont malgré tout découvert, par le biais de ce spectacle, des détails inconnus sur cette période difficile pour les français, mais surtout pour leurs grands-parents, ces Mosellans.
légende photo : Grâce à leur belle prestation, les choristes de l’école primaire ont donné une touche de jeunesse et d’espoir à ce spectacle traitant d’une période sombre de la Moselle.
(source : Jeannot Gaeng, pour le Republicain Lorrain)